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Variations autour de la nervure de croton. Christine L. |
Une démarche de projet, ça s'apprend ! Je constate trop souvent que les élèves se "jettent" sur le support définitif pour produire immédiatement un dessin-résultat sans recherches préalables. Si ça ne marche pas, hé bien... ils s'exclament : "Décidément, je suis trop nulle."
Quel pianiste se produirait en public sans avoir jamais analysé ni répété, quel danseur improviserait au pied levé une variation sur scène ? En arts visuels, on n'aurait alors pas besoin de réfléchir pour concevoir ? On n'aurait pas le droit à l'exploration, au brouillon, aux expériences ratées ? On ne pourrait pas croiser ses idées, se donner le droit d'en avoir plusieurs pour choisir la plus pertinente, lâcher-prise avec la logique et le bon sens pour entrer dans un processus de pensée divergente menant à l'émergence d'idées vraiment personnelles ?
A l'Atelier de la Salamandre, avant de penser "aquarelle" ou "peinture à l'huile", on apprend à conceptualiser une consigne ou un sujet pour concevoir l’œuvre grâce à une série d'exercices et de procédés autorisant l'art du décalage et l'expression de la pensée sensible.
Je demande à tous mes élèves de s'investir dans un véritable projet, même modestement.
Pas question de venir en cours pour reproduire une carte postale comme un perroquet : on apprend à projeter son travail en se projetant soi-même, avec une démarche axée sur la recherche, l'implication personnelle et l'expérimentation des possibles.
Une (en)quête passionnante qui exige de quitter sa zone de confort, d'accepter la prise de risques inhérente à toute création et de ne pas céder au diktat du "joli résultat consensuel qui va plaire".
Tout un programme...
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Décomposition plastique d'une image donnée, recomposition du paysage. Agnès P. |
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